La nudité sur scène.

Le Problème du nu c’est qu’il s’agit d’un tabou brisé. Il reste lourd de sens car il porte en lui les traces du tabou, cependant ce poids qui peut être découvert aujourd’hui, exige une légitimation quant à sa démonstration. On est tolérant sur des éléments répétitifs légers dans les spectacles, on va dire les modes. Mais le nu n’est pas léger, il est lourd et généralement il ne se justifie pas en lui-même. Contrairement à des sujets traitant de la Shoah, qui entraîne tout un argumentaire pour justifier leur réalisation, le nu, non. Il est commun aux gens, dans l’intimité.
En tout cas il reste plus difficile de traiter, de justifier le nu sur scène qu’au cinéma. Déjà parce qu’il est réellement devant nous. Mais aussi parce que le cinéma suppose un certain polissage du scénario amenant un nu, là où au théâtre il s’agira d’engager un nu en lui-même sans autre apport à la représentation que montrer un nu. Ca n’apporte aucun intérêt à un spectacle de la même manière qu’un élément hors-sujet n’y apporte rien, au contraire, a contribue à faire régresser le spectacle. Le nu s’auto-référencie alors, puisqu’il n’y aucun autre élément sur lequel il peut s’accrocher. Il double son poids déjà lourd, là où au cinéma il s’inscrit dans une suite logique du scénario.
Il faut aussi remarquer ceci : Beaucoup de scénario cinématographique traite de relations charnelles, là où le théâtre se limite aux relations amoureuses, éventuellement érotique généralement. Le texte ne propose pas de place au nu, alors pourquoi forcer une place dans une pièce non-originale ?

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La Mezzanine

Quand j’ai découvert la Mezzanine, j’étais seul. Je suis entré, et de Montpellier, j’ai été transporté ailleurs. Au Tibet, ou dans un endroit quelconque qui aspirait à la paix intérieur. Un espèce de charme agissait sur mon coeur agité en passant juste la porte. Je voyais la rue de l’aiguillerie, mais j’avais l’impression que je voyais un autre plan, une autre dimension de l’ilôt où j’étais. Les gens semblaient pressés au dehors, le temps se ralentissait dans la Mezzanine.

Maintenant, ce n’est plus le cas. Quand j’y rentre, j’ai l’impression d’entrer dans un salon de thé, sans particularité. Des pierres sont à vendre, des BD sont à lire, des thé sont à offrir, mais tout a changé. Je ne reconnais plus ce canapé. Ce sol, cette fontaine, c’est la même, mais elle n’agit plus. Le portail a été détruit. La chose qui s’est rajouté à ma dernière visite, c’est les gens. Les gens, plus nombreux, on usé ce portail magique. Ce charme qui agissait sur mon coeur agité en passant juste la porte a disparu.

J’ai l’impression que la rue de l’Aiguillerie a pénétré cet alcôve mystique. Ses inspirations ont disparues. Avant, je me souviens, il me fallait passer plusieurs fois devant avant de remarquer ce salon. Maintenant, il n’est plus besoin de se souvenir que c’est à côté de Western Boots, des badauds aux pieds nus fumant leur roulée devant des cartons de BD en vente servent de panneau. Quelque chose a disparu de cette Mezza. Ou alors, s’y est rajouté.

J’aimais particulièrement entendre les jeux d’échecs, le piano tintait. Maintenant, j’entends les enfants crier ou les gens parler. Je ne dis pas que leurs succès est mauvais, mais destructeur. C’était la Mezzanine, pour moi, un coin de paix. Une espèce de refuge, isolant du monde, pour mon petit être égoïste que je suis. Un havre de paix.

Les prix ont augmentés, les gens sont arrivés. La mentalité s’est transformée. Ce n’est plus la même chose. Pour moi.

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Une corde, deux cordes …

Faire un spectacle où l’on sait ce que le spectateur va ressentir n’a d’intérêt autre que celui de plaire, pas celui d’essayer des choses. La recherche de nouvelles émotions en lui est le but à atteindre. Faire une oeuvre qui vas jouer sur des émotions connus et archi connus sans recherche de l’être humain ça n’a aucun interêt tandis que le faire réagir, là on s’approche d’une quête de vérité. Je vais prendre en exemple Exhibit B. Il n’y a pas besoin d’avoir assister au spectacle pour le ressentir. C’est là la réussite de Brett Bailey, les gens n’ont pas besoin de faire face à la vision du spectacle pour se sentir mal à l’aise. Et c’est génial. Les réactions qu’il entraîne amène le visage de l’être humain, celui qui se cache derrière le visage de tout les jours.
C’est hélas mal considéré, mais Haneke fait de même dans ses films, et là où on le critique c’est là qu’est le génie. La recherche artistique passe par le public et ce qu’il ressent, pas par des codes préinstauré pour tirer sur tel corde émotionnel à tel moment. L’artiste observe le public pour voir ce qu’il le fait réagir et essaiera d’appuyer sur cette chose. Un artiste, allant au delà de ces idées préconçues devient un original et c’est le but artistique suprême que de se démarquer des autres je vous le rappelle.
Aller là où personne n’est encore aller et en ramener un témoignage qui s’exprime par les réactions du public.
Je ne cherche à abaisser les oeuvres qui utilisent des cordes déjà connus, tout le monde le fait c’est très compliqué de réussir à ne pas le faire donc c’est normal. Le talent c’est aussi pouvoir jouer avec ces cordes là et créer de l’émotion. Certaines personnes sont incapables de faire quoi que ce soit.
Quoi qu’il en soit pouvoir jouer une corde au moins c’est bien, en jouer plusieurs à la fois c’est mieux, en créer une c’est génial. La vie d’artiste c’est avant tout la recherche de création, et quand c’est possible, originale.

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